La campagne menée au Costa Rica vise à faire adopter une loi pour un accès équitable aux produits d’hygiène menstruelle et à promouvoir la justice sociale.


Au Costa Rica, le manque d’accès aux produits d’hygiène menstruelle affecte gravement de nombreuses femmes et jeunes filles. Il ne s’agit pas seulement d’un problème de santé publique, mais aussi d’une question d’équité et de justice sociale. La campagne « Cambiemos la Regla », menée par @nosotras.womenenconnecting, cherche à résoudre ce problème et a reçu le soutien de plusieurs personnalités politiques, dont la députée Priscilla Vindas du Frente Amplio.

La campagne « Changeons la règle »

La campagne menée au Costa Rica vise à faire adopter une loi pour un accès équitable aux produits d'hygiène menstruelle et à promouvoir la justice sociale.

Son principal objectif est l’approbation du projet de loi 22.421, connu sous le nom de « Menstruation et Justice ». Ce projet de loi propose plusieurs mesures pour assurer un accès équitable aux produits d’hygiène menstruelle :

  1. Réduction de la TVA : mettre en place un taux de TVA réduit pour les produits d’hygiène menstruelle.
  2. Campagnes d’éducation : développer des campagnes d’information et de sensibilisation sur l’éducation menstruelle.
  3. Éducation menstruelle complète : inclure l’éducation menstruelle dès le premier cycle de l’école jusqu’à l’enseignement secondaire.
  4. Provisionnement dans les prisons et pour les migrants : Fournir des produits d’hygiène menstruelle aux personnes en prison et aux migrants.

Impact et besoins

Priscilla Vindas, qui s’est jointe à la campagne, a déclaré avec fermeté : « Bien sûr que oui ! L’hygiène menstruelle ne devrait pas être un luxe, c’est une nécessité ». Cette déclaration souligne l’urgence de traiter l’hygiène menstruelle comme une nécessité de base et non comme un luxe inaccessible pour de nombreuses femmes. La campagne souligne également que les femmes paient actuellement 13 % de TVA sur les produits menstruels, ce qui devrait être reconsidéré afin d’inclure ces produits dans le panier de base.

Réalités dans les écoles

Le Liceo de Alajuelita est un exemple positif dans ce domaine. Dans ce centre éducatif, les élèves organisés ont réussi à allouer une partie du budget de l’école à l’achat de produits d’hygiène menstruelle, créant ainsi des kits de santé menstruelle. Rachel Salazar, une élève de l’école, a souligné l’importance de cette initiative : « C’est très important, il y a parfois des situations d’urgence et les professeurs nous aident à acheter des serviettes hygiéniques. Mais ce n’est pas le cas dans toutes les écoles du pays.

Statistiques alarmantes

Selon l’Institut national des statistiques et du recensement (INEC), on estime que 80 000 femmes au Costa Rica n’ont pas accès aux articles nécessaires pour gérer leurs menstruations. Ce manque d’accès fait qu’une étudiante peut manquer jusqu’à 40 jours d’école par an. Malgré la réduction de la TVA de 13 % à 1 % pour les produits tels que les serviettes hygiéniques, les tampons et les coupes menstruelles, les prix restent inabordables pour de nombreuses familles.

Il est essentiel que l’État garantisse un accès équitable aux produits d’hygiène menstruelle pour toutes les femmes et les jeunes filles. Des initiatives telles que celles du Liceo de Alajuelita devraient être reproduites dans tout le pays afin que les menstruations ne soient pas un obstacle à l’éducation et à la dignité des femmes.

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