Football national : le racisme sur le terrain ?
Les faits allégués
Le conseil d’administration de l’équipe de football costaricienne Saprissa a récemment décidé de se passer des services de l’entraîneur Jeaustin Campos, dénoncé pour avoir prétendument proféré des insultes racistes à l’encontre de l’un de ses joueurs, Javon East.
La plainte a été déposée auprès de l’Association des joueurs professionnels du Costa Rica (Asojupro) contre l’entraîneur, qui aurait utilisé des mots racistes pour attirer l’attention du joueur.
Il est mentionné que certains mots étaient des adjectifs ségrégationnistes tels que « bâtard noir » et « putain de nègre ».
Après avoir signalé l’incident à Asojupro, l’association a transmis la plainte au conseil d’administration du club de Saprissa, afin que des mesures soient prises. C’est à ce moment-là que Campos a été licencié. L’action a également été soutenue par la Coalition mondiale contre le racisme systémique.
Javon Eats se serait également adressé au manager du Deportivo Saprissa, Angel Catalina, mais sa réponse n’a pas été celle attendue par les plaignants, car il a normalisé la situation en déclarant : « Au Costa Rica, il est tout à fait normal que les joueurs noirs soient traités de cette manière ». Asojupro poursuivra son enquête interne sur les actions du manager.
La réponse de Jeaustin Campos et des médias
Pour sa part, Jeaustin Campos intentera une action en justice contre le club de Saprissa pour injustice et atteinte à son image. Lors de la conférence de presse donnée avec ses avocats, il a déclaré que :
Ils ne m’ont même pas donné l’occasion d’être entendu, ni mes témoins. Le protocole de Saprissa était de juger, de condamner et de rendre l’affaire publique. Ce serviteur est privé du droit de tout être humain à se défendre. Le lynchage général, le cannibalisme médiatique que nous avons subi ».
En outre, ses avocats ont assuré que Campos n’avait jamais insulté le joueur et qu’il n’est pas raciste.
En outre, après avoir été publiquement dénoncés, des membres de l’industrie musicale, des producteurs et des reines de beauté de la communauté afro-descendante du pays ont pris position et commenté la situation. Lire les commentaires dans cet article de Diario Extra.
Les actes de racisme et de discrimination dans le football national ne sont pas nouveaux. En effet, ils sont profondément intériorisés et normalisés dans la culture sportive costaricienne. Cette situation contraste fortement avec l’application par le Costa Rica de la loi contre la violence et le racisme dans les manifestations sportives à partir de 2020.
Enfin, parce qu’il s’agissait d’une dénonciation sur un sujet aussi sensible (et parce qu’elle était très médiatique), l’une des parties a accéléré le processus de prise de décision. De plus, les réactions des droits de l’homme ont été entendues dans les médias.
Nous suivrons l’affaire de près.
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