Meurtres de leaders indigènes au Costa Rica
Photo: Radio Temblor
Les meurtres de dirigeants indigènes au Costa Rica ont augmenté ces dernières années.
Ces événements sont une tragédie sociale dans la lutte des peuples indigènes pour leur autonomie et leurs droits humains. Le gouvernement costaricien a été accusé de ne pas faire assez pour protéger ces dirigeants et mettre fin aux violences dont ils sont victimes. Et jusqu’à présent, il n’y a pas eu de justice pour les victimes. Il s’agit d’une violation manifeste des droits de l’homme, qui a suscité l’inquiétude des organismes internationaux.
Celles-ci demandent aux autorités costariciennes d’identifier les auteurs et les commanditaires de ces crimes et de les traduire en justice, conformément à la loi.
Contexte : populations autochtones, terres et droits de l’homme
En 1977, le Costa Rica a établi un cadre juridique pour la redistribution des terres ancestrales autochtones occupées par des non-autochtones. Toutefois, la mise en œuvre de la loi a été lente et les dirigeants autochtones ont procédé à des réquisitions pacifiques des terres afin de les restituer aux peuples autochtones. La réponse des occupants non-indigènes a été plus que violente.
Les experts assurent le suivi avec les autorités. Les organisations non gouvernementales et les Nations unies demandent instamment au Costa Rica de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité de la population. En effet, en 2015, la Commission interaméricaine des droits de l’homme est intervenue pour que les autorités costariciennes garantissent la sécurité des Bribri à Salitre. Cependant, l’État n’a pas mené d’enquêtes adéquates. Les experts de l’ONU considèrent que les autorités costariciennes doivent fournir une protection immédiate et culturellement appropriée aux membres des peuples autochtones en danger pour la défense de leurs droits.
Meurtres de dirigeants indigènes : Sergio Rojas
Les territoires indigènes du Costa Rica sont de plus en plus violents. Le meurtre de Sergio Rojas en mars 2019 en est un exemple clair.
Sergio Rojas était membre du clan Uniwak du peuple Bribri. Les Bribri sont l’un des huit groupes ethniques indigènes reconnus au Costa Rica. En outre, Rojas était l’un des leaders indigènes les plus importants et les plus connus. Il était un chef indigène de la tribu des Bribri et un défenseur des terres des peuples indigènes. Il a également fait partie de la coordination du Front national des peuples indigènes (FRENAPI) et du Conseil des autorités propriétaires défenseurs de la Terre Mère, ainsi que de l’Association pour le développement du peuple de Salitre.
Le 18 mars 2019, dans la soirée, le leader indigène national a été assassiné. Victime de multiples blessures par balle.
Meurtres de dirigeants indigènes : Leonel García Segura
Alors que les territoires autochtones de tout le pays dénoncent les usurpations de terres, ils continuent de recevoir des menaces qui se traduisent souvent par des événements violents. La tentative d’assassinat de Leonel García Segura est l’un des nombreux cas qui ont été signalés au Costa Rica. García Segura fait partie de la communauté de Cabecar, il est défenseur et propriétaire terrien. Il s’agit d’un leader indigène qui s’est battu activement pour ses droits et ceux de son peuple. Cela ne l’a pas empêché d’être attaqué et il a subi des blessures à la machette sur tout le corps. Après cet événement, il y a eu d’autres attaques par des non-autochtones. Il s’agit notamment d’un incendie dans le territoire de Cabécar de Chicha Kichá et de coups de feu dans le territoire de Bibrí de Cabragra.
Jehry Rivera
Jehry Rivera était un chef indigène bröran du territoire de Térraba qui a été abattu de cinq balles dans le dos lors d’une confrontation concernant des terres récupérées. Cet assassinat en février 2020 est une attaque contre le territoire des peuples autochtones dans leur lutte pour récupérer leurs terres. La réponse a été la confrontation et la lutte pour la justice.
Les peuples indigènes du Costa Rica se battent pour leurs droits et leurs terres depuis des siècles. La lutte a été longue et difficile, mais ils ont réussi à préserver leur identité et leur culture. Cependant, ces dernières années ont vu une augmentation des meurtres de dirigeants indigènes, dont les auteurs restent en liberté sans être punis.
En bref
- Le meurtre de dirigeants indigènes au Costa Rica est un problème majeur qui doit être traité.
- Les territoires indigènes du Costa Rica sont de plus en plus violents. La mort de Sergio Rojas, de Jehry Rivera et la tentative d’assassinat de Leonel García Segura en sont des exemples clairs.
Auteure
Zelda Walters pour Sensorial Sunsets
Bibliographie
https://news.un.org/es/story/2020/06/1475622
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